Le thème

COLLOQUE « LA REFORME DU DROIT FONCIER RURAL : DEMANDER L’IMPOSSIBLE » – 15 & 16 MARS 2018

La gestion et l’occupation du foncier font l’objet, en France, de débats importants et passionnés. La concurrence entre les différents usages de l’espace rural n’a jamais été aussi forte qu’aujourd’hui : l’urbanisation s’étend, les activités touristiques se développent et l’agriculture réclame des surfaces toujours plus importantes pour augmenter la production alimentaire. Dans le même temps, on constate une montée en puissance des considérations environnementales qui pose la question inédite des qualités des milieux et des sols qui seront légués aux générations futures.

Le droit en vigueur apparaît, à bien des égards, dépassé par ces nouveaux enjeux. Les multiples retouches de la législation n’ont fait qu’empiler et compliquer les règles. Aussi une grande réforme foncière est-elle à l’étude pour embrasser l’ensemble des problématiques sociales, économiques et environnementales. Après de longues discussions, les acteurs politiques et professionnels semblent y être prêts. Encore faut-il que la qualité des textes envisagés soit à la hauteur des attentes de la société dans ce domaine. Cette manifestation vise à définir le cadre de cette réforme et à en jeter les bases.

Le colloque se donne pour objectif, sur chacun des sujets majeurs qui concernent l’espace rural, de dresser un diagnostic précis et objectif de la situation tant factuelle que juridique. Le but est ensuite de formuler des propositions de textes pouvant servir de références pour une future loi. A cet égard, le Ministère de l’agriculture, l’ensemble des opérateurs ruraux et des organisations professionnelles agricoles représentatives au niveau national seront présents pour discuter et débattre des idées émises par les intervenants.

D’un point de vue méthodologique, le droit foncier rural sera successivement envisagé dans ses deux dimensions. La première, plus large, est territoriale : elle vise à déterminer quels acteurs et quels instruments permettraient de construire des projets de territoire harmonieux et durables d’un point de vue économique et écologique.

La seconde dimension est, plus précisément, agricole : elle interroge notre modèle de production et la manière dont l’agriculture peut exploiter la terre tout en la préservant. Les sujets traités sont alors nombreux : faut-il réguler l’accès à la jouissance du foncier et par quels instruments ? Quelle place les sociétés et les investisseurs doivent occuper pour se rendre maîtres du sol ? Le statut du fermage ne doit-il pas être rénové ? Et quelles normes environnementales doivent venir encadrer la production agricole pour la rendre durable ?

La manifestation s’achèvera par une grande table ronde où les acteurs institutionnels pourront faire valoir leurs points de vue sur la poursuite de ces travaux.